Les reliures

On constate une forte homogénéité dans les reliures qui indique une période unique de production. Il s’agit de reliures plein cuir en veau raciné, soit retravaillé à la potasse. Ce traitement luxueux typique de l’Europe de la seconde moitié du XIXè indique une bonne connaissance des techniques de reliure et laisse penser qu’il a été effectué par un seul atelier, peut-être dans l’enceinte même du collège. Toutes les sources consultées restent malheureusement muettes sur la question de la reliure.

À l’exception d’un exemplaire, tous les livres marqués d’un ex-libris comportent deux lignes indiquant le prix de l’ouvrage et de sa reliure et la date de sa confection. Ceux-ci ont intégré la collection du collège tardivement, entre 1846 et 1852. Il n’est dès lors plus possible d’imaginer que les reliures aient été effectuées hors d’Inde, processus trop coûteux pour une institution en mal de financement comme c’était le cas depuis la dissolution officielle de 1831.

Notes sur l'achat et le coût de reliure datées de 1852 sur les gardes de l'exemplaire RES MON 4 395

La mention « École des LL OO VV » sur le pied de la reliure – acronyme de l’École des langues vivantes orientales – a donc nécessairement été rajoutée lors de l’arrivée des livres dans la collection de l’école parisienne.

En considérant les dates d’achat et de reliure, il est presque certain que ces volumes ont été vendus après la dissolution effective de 1854. Après la fermeture officielle de 1830, une partie de la collection a été vendue, forçant le conseil des examinateurs à racheter certains de ses propres livres pour faire face aux besoins des étudiants. Finalement, la riche collection du collège a été progressivement absorbée par l’Asiatic Society et la Calcutta Public Library, future Bibliothèque nationale de Calcutta.