Le collège de Fort William

Une institution d’excellence

D’emblée, Lord Wellesley ne cache rien de ses ambitions : il souhaite fonder un collège au prestige capable de rivaliser avec les meilleures universités, un « Oxford de l’Orient ».

Le cursus du collège prévoit des cours sur les langues de l’Inde, les lois hindous et musulmanes, la gouvernance, l’économie politique, la géographie, les mathématiques. Sont également enseignés les langues européennes modernes, le grec et le latin, les classiques anglais ainsi que l’histoire générale ancienne et moderne, l’histoire et l’antiquité de l’Hindoustan et du Deccan, l’histoire naturelle, la botanique, la chimie et l’astronomie.

Mais le domaine spécifique où le collège va s’illustrer est bien entendu celui des langues et civilisations indiennes. En tant que première institution du genre, le collège doit faire face à plusieurs défis. Avant sa création, les clercs et autres fonctionnaires arrivant en Inde prenaient des leçons auprès de professeurs particuliers autochtones.

Pour mener à bien sa mission de formation aux langues vernaculaires, le collège fait appel aux meilleurs spécialistes. Ceux-ci sont recrutés dans diverses structures, allant de l’Asiatic Society comme John Gilchrist à la mission baptiste de la ville voisine de Serampore comme William Carey. Ils sont chargés de mettre sur pied des programmes et, dans presque tous les cas, de composer des grammaires des langues qu’ils enseignent. Assistés d’érudits hindous et musulmans, ils se lancent donc dans la traduction de textes classiques en sanscrit, persan, arabe… Pour les langues parlées, la tâche est plus ardue. Le bengali, dont aucun ouvrage n’a été imprimé jusqu’alors, voit sa forme actuelle standardisée en même temps qu’elle est enseignée.